GHIZZA : LES PREMIERS PAS D’UNE ROMANCIÈRE
LE MERCREDI 02 SEPTEMBRE 2015, EN PRÉSENCE D’UNE AUDIENCE RÉDUITE, MAIS CHOISIE,CONSTITUÉE DE JOURNALISTES, D’ÉCRIVAINS ET D’AMIS PROCHES, L’(AFCP) L’ASSOCIATION DES FEMMES COMORIENNES DE LA PRESSE, A ORGANISÉ UNE RENCONTRE AVEC LA JOURNALISTE FAÏZA SOULÉ POUR PRÉSENTER GHIZZA, SON ROMAN PARU AUX ÉDITIONS CŒLACANTHE. UN PETIT ROMAN PAR SON VOLUME, MAIS QUI EN DIT BEAUCOUP SUR SON CONTENU.

GHIZZA relate l’intrigue d’une jeune fille qui, après avoir perdu son père, se trouve égarée, tombée dans une amnésie totale. Elle ne se rappelle rien, même pas de son nom. L’héroïne se retrouve heurtée aussi par une autre nouvelle qui est censée l’engager pour la vie, celle d’un mariage. Un mariage qu’elle ne se rappelle pas non plus d’avoir donné son consentement. Rien ne confirme le contraire, car avant de tomber dans l’oubli, il est possible qu’elle était bien d’accord. Ainsi, obligée de se marier avec un inconnu, elle qualifie cette union d’une autre forme de la mort, décida enfin de passer sept jours pour réaliser sa « bucket list »*.
La romancière, à travers un style simple et profond, a fait part d’une réalité récurrente sans tenir compte des préjugés ni des non-dits des sociétés africaines et comoriennes. « GHIZZA » aborde une thématique taboue, le quotidien. Il est évident que la plume d’une journaliste traite un sujet qui se rapproche d’un fait divers. Quelque part, il s’agirait de la petite touche de la militante active de la société civile qui prend le dessus. C’est ainsi qu’un tollé fait de la sortie de ce roman une affaire personnelle.
« Ce que j’ai écrit n’est pas si grave qu’on le prétend. Si mon inspiration ne choque pas, c’est bien, si elle choque tant pis. »
Faîza Soulé Youssouf, écrivaine et la journaliste à Al-watwan.

Une chose est sûre, cette polémique n’est que bénéfique pour le roman. C’est une très bonne stratégie de marketing pour promouvoir l’œuvre. Pour se permettre un pléonasme sarcastique, c’est une des meilleurs moyens pour mettre « GHIZZA » dans la lumière de certains lecteurs.
L’écrivain Sast, présent dans la rencontre, n’a pas manqué de faire part de son opinion par rapport à la polémique qui circule à propos du roman en s’appuyant sur « le péché originel de l’artiste ».
Prenons un exemple chez Balzac. À chaque parution d’un de ses romans, il y avait toujours un personnage politique de l’époque qui l’attaquait en justice, car il se sentait visé. Donc, il y aura certainement des choses dans les livres qui refléteront la vie quotidienne, la société elle-même, puisque c’est de cela que l’écrivain s’inspire, mais ce n’est pas forcément que ça soit cela qu’il est question.
Saïd Ahmed Saïd Tourqui dit « Sast », auteur comorien.
Faïza Soulé Youssouf est la première journaliste écrivaine dans l’histoire des Comores. Elle signe désormais le deuxième roman écrit par une femme de l’archipel, après La perle des Comores de Coralie Kouraïchia Frei. La sortie de son roman marque un grand pas non seulement en tant que journaliste, mais aussi et surtout en tant que femme comorienne. Saminya Bounou, journaliste à Al-watan et présidente de l’AFCP, lors de son allocution, n’a cessé de faire part de l’immense joie qui a envahi l’association des femmes comoriennes de la presse, suite à la publication de ce roman.
Il s’agirait d’une autre part d’édifice pour le combat de la Femme aux Comores.
Saminya Bounou, journaliste à Al-watan et présidente de l’AFCP.
*Bucket list : Liste de choses à faire avant de mourir.