Découvert par l’Alliance Française en 2015 lors de l’organisation des zones urbaines, puis à travers les clips qu’il réalise dans sa boîte Interface Prod, l’artiste, réalisateur et compositeur comorien Abou Said Tourqui, alias Ast, a offert au public son premier concert le samedi 16 juillet 2016, à l’Alliance Française de Moroni. Une soirée où les frontières entre la scène et l’écran se sont estompées, révélant la dualité fascinante d’un artiste aux multiples talents.

 

Ast, souvent loué pour ses réalisations vidéographiques, a prouvé ce soir-là qu’il était bien plus qu’un réalisateur de clips. Dans la moiteur de cette nuit de juillet, il a su imposer sa marque parmi les grands artistes de l’archipel des Comores. Accompagné de son équipe, il a présenté un spectacle singulier, fusionnant la performance scénique et la projection vidéo. Le public, subjugué, a assisté à un ballet visuel où chaque chanson se déployait sur scène et en arrière-plan, grâce à un vidéoprojecteur. Les clips, souvent produits par Interface Prod, ajoutaient une dimension supplémentaire à chaque morceau. 

 

Avec une plume fluide et parfois crue, Ast a su captiver une salle comble, emportant la foule dans une danse effrénée. La sueur perlait sur les visages, l’Alliance Française se transformant en une véritable fournaise d’énergie et de passion. Pour beaucoup, ce concert a été une révélation, redéfinissant leur perception de l’artiste.

 

« C’est la toute première fois que je le vois en œuvre. J’ai assisté à un spectacle dynamique et irréprochable », nous a confié Alexandre Turpun, attaché de presse auprès de l’ambassade de France à Moroni.

 

Ast n’était pas seul sur scène. Primo Boina Kila, Chuky Mistares du label Watwaniya, SteveSix, Jetcn et Malha l’ont rejoint, ajoutant leur propre flair à cette soirée mémorable. À la fin du concert, Ast, malgré quelques déceptions mineures, rayonnait de satisfaction.

 

« À part le fait que nous n’avons pas pu offrir la partie live, jugée pas suffisamment prête, je suis satisfait du déroulement de la soirée. C’était l’un de mes derniers concerts à Moroni, car j’ai besoin de temps et de concentration pour mon nouveau travail à Telco. Je pense aussi qu’on m’a suffisamment vu à la capitale et qu’il est temps d’envisager des aventures internationales. »

 

Cependant, une ombre plane sur son projet d’album « Raison et Folie », tant attendu par ses fans. Le temps lui manque, mais l’espoir persiste.

 

« J’espère trouver quelqu’un pour m’aider à terminer mon album », a-t-il confié, une lueur de détermination dans les yeux.

 

Pierre Barbier, directeur de l’Alliance Française de Moroni, s’attendait à un spectacle unique, mais a été agréablement surpris par l’originalité de la performance. 

 

« J’étais sûr qu’en mêlant son talent de rappeur et de cinéaste, Ast nous offrirait une prestation agréable », a-t-il affirmé. 

 

« J’ai trouvé le concept de son spectacle intéressant, surtout lorsqu’il a fait monter des danseurs hip-hop sur scène. Non seulement c’était beau à voir, mais il a su capturer l’essence de la culture urbaine », a ajouté le directeur, espérant revoir Ast lors d’un grand événement intitulé YetsoZine à la fin de l’année.